mardi 23 février 2016

ECRIRE POUR EXISTER

Il est dix heures et quarante cinq minutes. Nous sommes une vingtaine de jeunes assis autour de l'auteur à l'espace culturel Medina. J'observe avec beaucoup de plaisir le décor original de la salle qui nous accueille: les tableaux accrochés aux murs blancs, ceux en banco avec comme seuls rideaux des nattes en bambou. Les portes en bois ornées d'argent et les lustres en tasse recyclées ne font que relever le caractère artistique du lieu.

Dans cet endroit paisible j'observai les messieurs en face, tandis que mon esprit lui, était plutôt volatile. J'écoutai Sami Tchak, écrivain Franco-togolais, nous expliquer les prérequis de l'écriture.

J'étais peut être au bon endroit et au bon moment ou peut être pas. Moi, qui avait toujours rêver d'écrire une nouvelle, un roman, un conte ou u
n recueil de poèmes. Je me rappelle encore toutes ces heures pendant toutes ces années passées à la bibliothèque de lecture publique de Ségou. Cet endroit était devenu mon refuge tant que je revois les moindres coins et recoins. La grande salle servant de bibliothèque contenait des livres à moitié poussiéreuse. Le petit bureau de Pierre DJIRE qui se transformait en salle de réunion du club des amis du livre à l'occasion, contenait un ordinateur aussi public que la bibliothèque, des cartons de livres dispersés, un mini réfrigérateur et plusieurs objets inutiles. Je revois aussi le hangar d'animation du club, le terrain de basket et le grand espace servant de lieu de rencontre d'artistes, de jeunes pionniers et autres jeunes errant sans savoir où aller. Le centre porte le nom de mon grand père Malick Coulibaly. Il a du être un grand homme de culture pour que sa mémoire soit ainsi immortalisée.

Assise dans cette salle, mon esprit voyageais un peu comme mes doigts sur mon clavier actuellement. Je pensais à l'opportunité qui s'offrais ainsi à moi. Car c'est bien cela que l'on nous apprend à la Jeune Chambre Internationale: saisir des opportunités de développement.

Lorsque vint le moment d'écrire je ressentis subitement de la peur. Et si je n'étais pas faite pour cela?
J'avais toujours rêvé de devenir la future Seydou Badian du Mali. J'avais embrassé la lecture dans le bureau de Pierre et à mes heures perdues, écrit des textes de tout genre: des discours de motivation, un conte, des poèmes etc. Je repensais alors à "Nagnuma la mystérieuse", "De partout", "Chemin de sagesse", "Comme Anté le divin".. il y en avait tellement! Je me suis souvenue de mes blogs et des articles que j'y avais publié. Et si tout ceci s’avérait vain ?

Mon esprit ne cessait d'aller et revenir dans le temps et dans l'espace. Mes idées se bousculaient lorsque soudainement le secret me revins à l'esprit: la pensée positive!

Qu'avais je donc à perdre à griffonner quelques lignes sans grande inspiration dans le cadre d'un exercice improvisé? Il s'agissait bien d'un atelier d'écriture organisé dans le cadre de la rentrée littéraire 2016. De plus, les milliers de lignes toutes aussi improvisées que j'avais écrites étaient devenues l'expression la plus criarde de ma personnalité. Je m'étais plusieurs fois confiée à mon journal, exprimant mes douleurs, mes joies et mes rêves. J'avais plusieurs fois partagé des textes sans me soucier de la forme, l'essentiel étant de m'exprimer. L'écriture pour moi représentait plus qu'un exercice. J'en avais besoin pour exister.

J'écris pour exister et au bout du compte c'est cela le plus important.